Foto: Evelyn Flores
Av Aurélia Lassaque
La belle danse seule sur les chemins
pour les étoiles et pour la sauvagine,
ses mains suspendues au ciel,
elle laisse le vent la visiter.
Son rire se mêle au chant d’oiseaux de nuit hallucinés.
*
Le feu déchire les corsages.
Corps en fusion pour un ballet d’instruments morts.
*
Dans les champs les sillons se creusent pour accueillir le galop du bétail fugitif.
*
Sphinx défiant l’azur,
les juments ont délié leur crinière d’albâtre
et emportent dans leur fuite
la voûte céleste.
*
Allongée sur la terre frémissante,
la belle soupire
quand glissent sur son corps déployé
des serpents lubriques.
En gerbes, amoncelés,
les nuages curieux prolongent la nuit
quand de sa bouche s’échappe un râle sublime
qui déchaine la foudre.
*
Le bétail se retrouve au temps où il était jeune
et maître de sa nature,
au temps où il parlait la langue des ruisseaux et du vent
et qu’il chantait la geste des arbres
aux fleurs sauvages émerveillées.
*
Le tonnerre gronde
comme un rire de titan
qui érode les âmes,
déchire les tissus,
et délivre les corps.
Le grand feu est envoûté
par ses propres reflets
dans le jeu des peaux mêlées.
Haut dans le ciel hurle la lune
et son cri se perd dans la bouche béante du brasier.
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